Rue Emile Basly

Appelée rue de l’église vers 1950, elle était au centre du village. Sur d’anciennes cartes, figuraient même un château et un moulin.

Reliant Vermelles (rue de Vermelles en 1759 à Givenchy rue du Paradis 1838, elle fut baptisée par le Conseil Municipal en 1928 rue Emile Basly.

Qui est M. Emile Basly ?

Emile BASLY, homme politique, voit le jour à Valencienne le 29 mars 1854 et meurt à Lens le 11 février 1928.

Son père était tonnelier et sa mère étaient herscheuse aux Mines d’Anzin.
Orphelin en 1854, il est placé sous tutelle des religieuses de Valenciennes. Puis placé dans une famille de mineurs, il se trouve dans l’obligation de s’embaucher à la Compagnie des Mines d’Anzin. A 12 ans « galibot », à 15 ans herscheur, à 19 ans abatteur, profession qu’il exercera pendant 18 ans. Après de multiples démêlés avec les religieuses, il naîtra en lui un sentiment anticlérical virulent.

En 1875, au retour de son service militaire, il épouse Joséphine Fournier. Après 12h de travail au fond (loi du 22 mars 1841), il se plonge dans la lecture et se forge une culture d’autodidacte. Après le décès de son épouse, il élève seul sa fille. Le feuil le frappe à nouveau, après 15 ans de mariage avec sa seconde épouse. Il contracte un troisième mariage.

En 1880, une grève éclate à Denain. Alors âgé de 26 ans, il prend la tête du mouvement revendicatif. Il acquière la conviction que seule la force associative des travailleurs peut amener à leur émancipation. A la suite d’une grève, il est renvoyé de la Compagnie.
L’estaminet géré par sa femme devient un lieu de réunion et un centre de distribution des journaux de propagande. Il s’occupe alors de l’organisation d’un syndicat et vend des journaux

En 1882, il est réintégré et crée le syndicat des mineurs du Nord, dont il devient le secrétaire général.

En 1883, il est congédié à nouveau en raison des succès enregistrés dans le recrutement syndical (la moitié des 13 000 ouvriers de la compagnie d’Anzin).
Cette même année, il est élu Conseiller Municipal de Denain.
La grève ne lui semble pas le seul moyen d’améliorer les acquis des travailleurs ; il préférera la négociation et le recours au vote des lois.

Le 20 février 1884, il écrite aux autorités du départements et aux députés pour signaler que la Compagnie ne fait plus l’entretien des voies , que les travaux de réparation des éboulements ne sont pas payés. Tour le bassin cesse alors le travail et l’armée se déploie sur les sites miniers

C’est la grève de 1184 qui donnera à sa carrière politique une dimension nationale. LA grève est très dure : elle s’étire sur 57 jours. Elle échoue. Une commission d’enquête parlementaire est créer, Emile Basly défend la cause des mineurs devant elle (Roman de Zola).

« Le Mineur Indomptable »
Il est immortalisé dans la chanson Le Métingue du métropolitain : « y’avait Basly, le mineur indomptable Camelinat, l’orgueil du pays. ils ont grimpé tous deux sur une table pour mettre la question sur l’tapis »

1885-1889 – Emile Basly est député dans la Seine
Ses amis radicaux parisiens l’inscrivent sur leur liste et Basly fait son entrée au Palais Bourbon comme « député de Paris ».
Battu aux élections de 1889, son ami Arthur Lamendin le rappelle à Lens pour encadrer une grève.
En 1886, il se montre très entreprenant lors de la grève de Decazeville et il réussit à obtenir le vote par la chambre des députés, d’un ordre du jour favorable aux grévistes.

1889-1928 – Député de Béthune
A la chambre, durant 37 ans, il est le défenseur de la corporation minière en ce qui concerne l’aide aux chômeurs et aux victimes de catastrophes, la responsabilité en matière d’accident du travail, la sécurité des mineurs, la réduction de la journée de travail, les salaires, les caisses de secours et de retraite, la conciliation et l’arbitrage lors des conflits sociaux.
Son action en matière de législation ouvrière est très importante.
Le 7 juillet 1890, Basly prononce son premier discours syndical à Bruay-en-Artois.

« Le Tsar de Lens »
En 1890, il s’installe à Lens.
il est élu Député de la Circonscription de Lens-Liévin le 22 février 1891 et porté au fauteuil majoral de la ville de Lens en 1900.
En octobre 1891, lors d’une grève, Basly fait partie de la commission qui aboutira à la Convention dite d’Arras concernant les variations de salaires et la journée de 8 heures.
Le 3 juin 1892, il intervient avec Lamendin pour la création des caisses de secours et de retraites (loi du 26 juin 1894).
En 1894, il est président de la Chambre syndicale des mineurs du Pas de Calais.
En 1896, il est secrétaire de la Fédération nationale des mineurs de France.
En 1900, il est conseiller général du canton de Lens-Est.

1900-1928 – Maire de Lens
La grève de 1902 touche 71 000 ouvriers. Le mot d’ordre est les « quatre huit » : 8 heures de travail, 8 heures de repos, 8 heures de sommeil et 8 francs par jour.
La grève est un échec et les ouvriers jugent le « vieux syndicat » de Basly et de Lamendin peu combattant. Les ouvriers se raprrochent ainsi du « jeune syndicat », affilié à la CGT de B. Broutchoux.
En 1906, lors de la catastrophe de Courrières (1119 morts) les Baslycots et les Broutchoutistes vident leur querelle.
Son administration municipale est forte active. Pendant l’occupation allemande, en 1914, il est déporté comme otage.
Pendant la première guerre mondiale, la ville de Lens est occupée par les Allemands. Basly essaie d’assurer la nourriture de la population Lensoise mais en 1915, il évacue Lens et lance « le journal des Réfugiés » à Paris.
En 1918, il trouve dans l’aide aux sinistrés et dans l’œuvre de reconstruction une dernière mission. Pour sa conduite et son œuvre, il reçoit la Légion d’Honneur.
Il conservera ses mandats de Député et de Maire de Lens jusqu’à son décès le 11 février 1928. A sa mort, la ville de Lens fera à ce fils du peuple de magnifiques funérailles.
Il repose dans le caveau des Maires de Lens à l’entrée du cimetière Est.

Le monument d’Emile Basly fut inauguré le 8 octobre 1933. Initialement situé au rond point Bollaert, il est aujourd’hui route d’Arras.